SOMETHING FROM HEAVEN

[2021-2023]

Something from heaven

Le paradis, quoi de plus personnel finalement. Le paradis comme dévoilement de soi, le paradis comme le plus fou des fantasmes, le paradis absolu, celui de l’intimité. Une terre ultime où tout serait à l’image de nos désirs, où tout serait apaisé et enfin cohérent. Le voici. Voici celui de Marianne Smolska. Voici là où ça vibre au plus profond d’elle, là où l’organique et le végétal s’enlacent et jouissent.

Bienvenue.
Bienvenue dans un monde organique et orgasmique.
Ici, des plantes libèrent de leurs racines des pénis charnus. Ici, des pénis à écailles explosent de jus puissants.Des cactus phalliques, toujours phalliques, éclaboussent de fleurs, d’asperges et de fleurs encore dont jaillit de la cyprine.
Ici, des yeux hagards scintillent, perchés à des végétaux morts.
Le poil se fait herbe moelleuse et la griffe douce. On aimerait tant plonger dedans. La chevelure est prétexte à caresses, doigts profonds embrassant les bulbes d’un crâne consentant.
Ici, ça dégouline souvent, mais avec retenue et élégance, l’élégance d’une forme qui s’abandonne lentement.
Une pluie de testicules esseulées, émouvantes, balaie un ciel de bulles roses.
Une vulve se fait ange, une autre ose se montrer timidement sous le poids de sa coiffe. On l’appelle Princesse.

On dit dans d’autres contrées que ce paradis se voulait provocant. Mais la délicatesse l’a emporté. Définitivement.
On dit aussi qu’il a pris forme sous l’effet d’une énergie généreuse, abritée dans un corps gracile, nerveux et très accueillant.
On dit enfin qu’ici la sensualité se niche dans l’inattendu. Elle se révèle dans des anus solaires, dans la pudeur des organes et de la chair, ce qu’elle cache et n’expose jamais, dans le soyeux des replis d’une couille.

Delphine Arnould / Paris