[2013-2015]
Série de 2 dessins au crayon.

Ces animaux, que je qualifie de politiques, interrogent le rapport de l’individu
au collectif.

D’un côté le Poulpe évoque la toute puissance de l’individu tandis que le Roi des rats
questionne la complexité du collectif, du vivre ensemble.
Le Roi des rats n’est pas une représentation issue de mon imaginaire. Il s’agit d’une
forme d’anomalie de la nature, d’une portée de rats nés soudés par la queue. Si,
jusqu’à ce jour, on a pu uniquement observer des spécimens morts, tous ces rats
parvenus à l’âge adulte. Il a donc fallut qu’ils trouvent le moyen de vivre ensemble (se nourrir,
se déplacer, etc.). Ce phénomène pose un certain nombre de questions telles que
comment, dans cette configuration particulière, les décisions se prennent-elles ?,
y a-il un rat dominant ?, etc.
Il n’existe à ce jour que peu de spécimens connus. Un Roi des rats est conservé au
Museum d’histoire naturelle de Nantes (France).

Le Poulpe, animal plus connu, réputé pour sa grande intelligence, possède quant
à lui, la particularité d’être doté d’un seul centre de décision relayé par huit tentacules.
Ces appendices lui offrent une multitude de possibilités d’actions.
Ce n’est pas par hasard qu’on a associé à cet animal l’image des organisations
mafieuses.

Le choix de la composition axée sur la circulation du regard tente d’insinuer chez
celui qui regarde ces dessins la sensation d’un mouvement circulaire sans cesse
renouvelé.
La question du mouvement étant aussi posé intrinsèquement dans le propos de
ces deux oeuvres.